Ma journée Susan Mayer

Depuis que je suis arrivée, à chaque fois que retentit la phrase "voilà Julie, elle est française" la réponse est toujours "française ? Ah ben tu connais Seb alors !?"
Non, je ne connais pas Sébastien, je serai ravie de rencontrer Sébastien si seulement quelqu'un me le présente enfin, ce Sébastien nom d'une pipe !!!

MJ, ma coloc déjantée, n'est pas rentrée cette nuit. Non pas que je m'en fasse pour elle, elle est grande (en fait non elle est toute petite). A 9h du mat, je dors encore (ouais ben je suis sortie, et puis je commence qu'à 11h) quand soudain on frappe à la porte. Roh, elle rentre pas, ok. Mais elle me réveille pas parce qu'elle a perdu sa clef, roh !
Je me lève.
Je me cogne le doigt de pied.
J'ouvre la porte, mal lunée, en pyjama.

Ce n'est pas MJ. C'est un type, assez canon.

Yes ?
Euh, hi, sorry, is Maria Jose here ?
Erm no, she's probably at Colin's.
Ok Sorry.

Et là, y'a un "wait a minute" qui clignote rouge dans ma tete. Dans le brouillard d'hier soir Maria a dit "Seb vient me chercher demain matin". Oh merde.

Euh, are you Seb ?
Yes
Ah bah jsuis française, moi c'est Julie.
Ah bah enchanté! Ca fait un bout de temps qu'on me parle de toi!
Ah toi aussi !

et ben le pauvre, il a pas dû être déçu : une loque en pyjama, mal embouchée, qui lui parle anglais et qui a un orteil rouge clignotant. Il repart, pestant contre Maria qui lui donne rendez-vous et qui n'est pas là.
A peine le temps de me redire merde (pour la quarantième fois de la journée alors que je ne suis debout que depuis 7 minutes) et Maria entre en coup de vent. Je dis pas bonjour :

¿ Viste Seb ? (ouais, parce que j'enchaine les langues depuis que je colocate avec Maria)
¡ No! ¿ Vino ya?
¡ si ! ¡ Hace un minuto !
¡ Mierda ! ¡ Gracias, buen dia !

Elle repart en courant.
Je passe à la salle de bains, le robinet me reste dans la main.
Je veux préparer mes affaires, et m'aperçois que Maria a confondu et est partie avec mon sac à dos.
Je cherche mes lunettes de soleil, introuvables.
Je vais prendre mon pti dèj, plus de lait (c'est décidé maintenant je bois celui des autres, marre qu'on me boive tout le mien!)
Je descends, plus de vélo (Scott me l'a "emprunté")
Je pars à pied, je sui en retard.

Midi : jvoulais du chicken, y'en a plus.
Jdemande une salade, elle existe plus au menu (eh oui, on est en aout, maintenant)

Soir : mon épicerie est fermée, pas de serviettes hygiéniques (d'où l'intéret d'avoir une coloc)
mon crayon de maquillage a disparu
le portable de Léna coupe pile au moment où elle dit "retrouve-moi dans 10 min à ..."
j'ai plus de monnaie, le distributeur non plus.

Allez, Suzie, au lit, arrêtons les dégats !